L'image c'est par ici
Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah !
Voilà ça c'est fait, à
défaut d'hurler au balcon, tel le huahua qui fixe les chats de la
voisine du dessous.
Comment dire, ce fut une
semaine horrible
grandiose ! Tant pour le corps (je vais mourir), que pour le
moral (je vais mourir), que pour l'esprit (oui ce sont deux choses
différentes, et je vais mourir aussi).
- Le corps ou comment détruire les derniers signes de jeunesse et robustesse d'une fille de presque 24 ans (haaaan je vieillis trop vite) en une semaine.
Oui
parce que voilà, j'ai repris le travail au restaurant (non vous ne
le savez pas, mais j'y ai travaillé cet été et j'ai rencontré des
gens à qui le respect d'autrui aurait dû être inculqué dès le
plus jeune âge. Et du coup, je me suis barrée. Plus besoin de
reconnaissance humaine que d'argent. Oui j'ai peut-être de l'ego,
mais …). Certaines personnes ayant délaissé le patron sans
ménagement et avec beaucoup d'argent dans les poches (les mêmes qui
devraient refaire leur éducation), celui-ci m'a appelé en urgence :
« Viendez
Mamzelle Letipanda, je vais mourir
[oui, lui aussi] ». Bref, bonne poire, j'y suis allé pour
faire la « plonge », mais pas que. Et, comment dire,
travailler dans une pataugeoire
cuisine SANS chaussures de sécurité, et ben tu tombes (si si,
testez dans votre cuisine, une marmite d'eau sur le sol, essayez je
vous dis !). J'ai pourtant l'habitude, faire du patin à glace
sur le carrelage est devenu ma spécialité. Mais là, c'était le
summum de la glissade, le roulé-boulé du cochonou, le slice
de la tortue sur sa carapace, la bonne gamelle quoi ! Et un
genou tordu, et une vieille blessure au dos qui se réveille (oui parce
que tu vois à la piscine quand tu fais un « plat », ça
fait PAF, ben pareil là, mais sur le dos et sur le sol). Et ti bonus de la veille,
déchirure musculaire au niveau des pectoraux, aïe quoi. Ce travail,
n'en est pas un, il détruit le corps. Charge lourde, sol glissant,
patron qui gueule, fatigue constante et les nouveaux dans les pattes.
Mes mains sont des bouts de viande asséchés, découpés, tranchés,
troués.
Alors j'ai dit STOPEUH. Hier soir, le patron est venu me
donner mes heures pour le lendemain (oui c'est au jour le jour, je
vous ai dit que ce boulot était chiant, nan ? Bah c'est fait
ayé !). Je lui ai dit, « oula
oula, moi cassée, moi shootée aux anti-douleurs, toi pas vouloir
m'en donner ce matin, toi méchant, moi prendre pause, toi
débrouiller avec ti frère à moi »
(oui j'étais fatiguée hier soir). Donc j'ai envoyé le frangin, ça
le sortira de son lit, car 15h pour se lever, je trouve ça tard dans
la journée, moi , pendant que je trime de 7h à minuit. Chacun
son point de vue.
- Le moral ou comment se sevrer violemment.
J'ai
pas tricoté depuis une semaine !!! A peine crocheté !!!
Trop épuisée, je travaille en découpé, à chaque service. Je
finis à minuit, le soir j'ai le choix entre enlever cette odeur
d'égout qui me colle à la peau et tricoter. Au vu de ma résistance
à l'appel du sommeil, je me douche... Et ça me rend triiiiiiiiste.
D'autant plus que je vois des modèles qui me font de l’œil, qu'il
fait 4° le matin à 7h pour aller à mon second travail (oui j'en ai
deux), que j'ai graaaaaaaaavement envie de me faire des
gants/mitaines/snood/écharpes/ pull, 'fin un peu de tout quoi, et
que je n'ai pas le temps. Et le pire, c'est que l'été est bien fini
(ben oué là on peut difficilement dire le contraire), mais mes
« en-cours » d'été, eux ne sont pas finis !
*déprime*
Sans
compter que je n'ai pas le temps d'être avec mon Nhomme, bien loin
de moi dans son pays, tout aussi occupé, et qu'il est des fois où
on ne se comprend pas bien sur le terme affection partagée. Il me
semblait pourtant acquis que la femme a toujours, mais TOUJOURS,
besoin qu'on lui montre qu'on la Naime. Faut croire que pour Nous
c'est l'inverse, pour Lui. Alors je dois aussi trouver du temps pour
lui écrire, en attendant une réponse qui ne vient jamais.
Finalement ça a pris le reste de mon énergie, mais je pense avoir
fait passer le message car j'ai eu UN mail. C'est toujours ça de
pris.
*déprime*
- L'esprit ou comment divaguer sans s'en rendre compte.
Oui
je divague. Pour être précise, je le fais sur mon vélo. Je
traverse toute ma ville, trois fois par jour, aller + retour, pour
aller travailler et je fais preuve d'un absentéisme de l'âme
dangereux. Vous voyez, un peu comme ça :
Si vous cherchez un manga à lire
Mon
corps fait le reste, c'est devenu un automatisme. Du coup, je me mets
à penser à des choses bizarres. Comme à quel point il est
difficile (!) de se procurer des bobinettes à un prix raisonnable ou
de trouver une vraie mercerie à moins de 50 kms de chez toi ;
que je me cuisinerai bien des sushis, car c'est trop bon (!) ;
que j'ai encore racheté de la laine en disant « cette
fois il n'y a plus de place dans le placard »
(mais y'en a encore siiiii) ; que j'aimerai bien que mon Nhomme
demande à sa maman la vraie recette algérienne, celle du bled, des
Makrouts (j'attends depuis trois mois) ; que je me matterai bien
les épisodes des séries américaines que je suis en masse, car je
suis à la ramasse ; que je partirai bien en voyage dans un pays
loin d'ici, genre en Norvège et finirai par y vivre (ben pourquoi pas!) ;
que mon prof et tuteur, passe trop de temps dans son pays natal et
oublie de faire ce qu'il m'a promis ; que j'aimerai me lancer
dans la couture car je vois des réalisations superbes et que je
jalouse pandatesquement.
Et
là, ça a fait tilt. Où est la France dans tout ça ?
J'importe ma laine (et le reste) de Turquie, je mange au Japon, je suis en couple avec
l'Algérie, je m'habille en Chine, je me distrais avec les USA, je
travaille avec l'Italie, et je veux vivre partout sauf ici.
Alors
la France dans tout ça, elle est dans le lit du huahua, puisque j'ai
commandé du tissu à Roubaix pour La dame et elle a fait ça (à la
main, y'a point de machine ici *déprime*), il ne reste plus qu'à ajuster la housse taupe dessus :
Oui il a maintenant un vrai lit ... pourri gâté ce chien ... Vous remarquerez que la couverture est plus petite que le lit,
et j'avais pourtant pris les mesures de départ de La dame, qui a eu, semble-t-il, la folie des grandeurs pour un chien tout petit !
Et moi j'ai quand même eu le temps de bricoler la petite couverture au crochet. Hip hip hip hourra !
Voilà
comment faire du vélo pose des questions de nationalisme aiguës à
un panda.
PS: Oui j'ai pris du temps pour écrire, oui ça fait du bien, oui je vais maintenant me jeter goulûment sur mes tricots.
Je vois que toi aussi tu as le modèle indépendant-pénible, niveau homme !
RépondreSupprimerJe compatis ! (sache que le mien ne m'a jamais écrit autant de mails que le 1er mois où l'on s'est connu. Depuis, il a comme du mal à taper sur les touches de son clavier ! Une lettre, pfffioou, même pas en rêve !).
Bon tricot alors, j'attaque l'origami pour ma part (je suis folle, je sens que tout va finir par valdinguer connaissant ma patience !).